Mes recherches dans le cadre du Master 2 LCSA portent sur un phénomène d’intégration du tourisme dans les pratiques de préservation et patrimonialisation d’un rituel agraire japonais, le Yokagura de Takachiho, dans la préfecture de Miyazaki. En adoptant une approche ethnographique je fais de l’enquête de terrain mon principal outil méthodologique, auquel je superpose une analyse anthropologique du fait social et religieux.

Mon principal objet d’étude est un processus de progressive intégration sociale de certains touristes au moment et par le biais du rituel Yokagura. J’essaye d’y analyser le statut que les locaux donnent à ces touristes qui deviennent, l’espace d’une nuit, des personnes appartenant à la communauté locale réunie pour le rituel. Ce phénomène est d’ailleurs reconnu localement au point où une appellation vernaculaire a été créé pour définir ces touristes au statut spécial : « Officiant d’un soir (Ichi-ya Ujiko 一夜氏子) ».

Dans le cadre de l’axe de recherche « Transmission des savoirs et des savoir-faire, orientation des valeurs sociales » je m’intéresse à la relation qui se tisse entre la transmission des savoir-faire liés à la réalisation du rituel et les évolutions qui surviennent dans ces derniers, en particulier sur le plan social. Une modification des savoir-faire comporte, pour les rituels, d’important changements dans les villages concernés tels qui peuvent aller d’une diminution de la cohésion sociale en passant par une restructuration des structures qui régissent la communauté et peuvent aboutir à une perte de la capacité de se démarquer culturellement des autres villages.  Pour traiter correctement cet objet d’étude j’ai pour but de suivre de près l’évolution dans le temps des rituels Yokagura.