Mes recherches en cours dans le cadre d’un doctorat d’anthropologie sociale à l’Université d’Aix-Marseille portent sur les savoirs, savoir-faire et plus particulièrement sur la mémoire en tant que savoir au sens large ; à l’ancrage social qui les constitue et qui assure leur transmission, transformation ou perpétuation.

Elles se déploient dans le cadre d’une enquête de terrain multi-située : à Marseille et plus globalement dans le Sud de la France mais aussi au Cambodge.
Le choix d’enquêter sur un terrain multi-situé se justifie par la circulation des personnes – moines et laïcs – entre le Cambodge et la France, donc d’une continuité spatiale et relationnelle avérée. J’interrogerai ainsi le rôle joué par cette circulation dans la transmission des savoirs et des savoir-faire, dans la perpétuation de valeurs et dans le renouvellement de catégories sociales.
Plus particulièrement, mes recherches s’attachent à questionner l’impact des générations ayant connu la guerre civile, et plus particulièrement le régime des Khmers rouges, sur la reconfiguration de l’espace social khmer en exil mais aussi son influence sur les générations suivantes.

Ainsi, mes recherches s’inscrivent dans l’axe de recherche « Transmission des savoirs et des savoir-faire, orientation des valeurs sociales » à double titre :
D’une part, parce qu’elles s’intéressent aux catégories de l’espace et du temps. En effet, mes recherches prennent en compte le rapport à l’espace – espace social de l’exil mais aussi du retour éventuel au pays d’origine, espace physique du Temple, du quartier, de la ville, espace symbolique des relations avec les morts et les êtres non-humains etc. – et le rapport au temps – l’histoire, la mémoire collective, individuelle, les liens intergénérationnels.
D’autre part, parce qu’elles s’intéressent aux catégories sociales (victimes-bourreaux, soldats révolutionnaires Khmers rouges-collaborateurs) et engagent une réflexion sur les crimes de masse, l’orientation des valeurs sociales sous un régime totalitaire et le rapport entre mémoire sociale et espace.

Mon travail de recherche a pour ambition d’aboutir à une thèse constituée d’un manuscrit et d’un film. J’ai choisi de recourir à une écriture alternative car le film devrait me permettre de raconter un pan d’histoire, de représenter une mémoire sociale autrement que par l’unique recours à des images et des sons qui les évoquent directement, Je cherche en effet à développer un dispositif qui me permette de saisir l’invisible, de matérialiser l’indicible et l’invisible et plus globalement, d’accéder à ce qui échappe tant à la verbalisation qu’à la description ethnographique. Il me semble nécessaire d’accéder par les sens, les sons et les images aux dimensions non verbales, incorporées et rituelles de la mémoire.

Domaines de recherche

• Anthropologie sociale et ethnologie, anthropologie visuelle

Membre de l’Atelier des Jeunes Chercheurs sur le Cambodge (AJCC, CASE/AEFEK)

Membre du Visual Research Network (VRN, Granada Centre for Visual Anthropology, University of Manchester)

Membre du comité d’organisation du SILAAM 2021-2022 (Séminaire inter-laboratoires d’anthropologie de l’Université d’’Aix-Marseille) « Rendez-vous en terrain connu. Repenser le voyage en anthropologie ? »

Bourse du Center for Khmer Studies (Siem Reap) 2022-2023

Page personnelle sur le site de l’IrAsia
Contact : noemi.didu@univ-amu.fr